Parole des maitres

Les préceptes liés aux vœux de bodhisattva

Sep 2001

Revue Tendrel Dhagpo 57Extrait du Tendrel 57, Septembre 2001

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Le premier des préceptes liés aux vœux de bodhisattva consiste à garder, en toutes circonstances, notre confiance dans le maître spirituel qui nous a transmis ces vœux. Nous sommes conscients d’appartenir, désormais, à la famille des pratiquants du mahayana. Nous apprenons les enseignements du grand véhicule et les mettons en pratique afin que cet engagement se concrétise dans notre entraînement spirituel.

Les préceptes des vœux de bodhisattva consistent à ne pas s’engager dans quatre types d’actions ou d’activités néfastes qui endommageraient ces vœux.

En premier lieu, évitons de tromper notre ami spirituel. Il nous arrive d’être emportés par des pensées négatives, nous devons faire en sorte que notre esprit ne soit pas envahi par une motivation négative envers un ami spirituel, celui qui nous a donné les vœux de bodhisattva ou tout autre qui nous a transmis le Dharma. Cela équivaut à s’abstenir de toute forme de relation mensongère avec l’ami spirituel. Essayons donc d’être conscients de notre état d’esprit et de notre motivation.

La deuxième action néfaste à abandonner consiste à faire obstacle d’une manière ou d’une autre à la pratique du Dharma ou à l’activité d’un bodhisattva. Si nous voyons quelqu’un qui pratique la générosité, générosité matérielle ou générosité spirituelle, c’est-à-dire la transmission du Dharma, ne le critiquons pas ou ne le poussons pas à regretter cette activité spirituelle. Le meilleur moyen de prévenir cela est de se réjouir de toutes les activités positives accomplies par les autres et en particulier par les pratiquants du mahayana. Nous-mêmes, ne ménageons pas nos efforts pour faire quelque chose de bénéfique pour les autres, en particulier à travers les différentes formes de générosité.

La troisième action néfaste consiste à dénigrer ceux qui ont développé l’attitude du bodhisattva, sous l’effet de la rivalité ou de l’aversion qui peuvent s’élever dans notre esprit ; cela endommage notre engagement. Le meilleur antidote consiste toujours à se réjouir de tout le bien et de tout le mérite créé par tous les bodhisattvas ou apprentis bodhisattvas. Dédier continuellement notre pratique personnelle, faire des offrandes et louer les qualités des bodhisattvas est la meilleure manière de prévenir toute tendance négative, d’être digne du mérite créé par les autres et de participer à ce courant de mérite.

La quatrième action négative à éviter est de nuire à un être vivant, quel qu’il soit, ou de le faire souffrir. Le meilleur moyen de prévenir ce type d’action est d’être toujours soucieux du bonheur des autres et de s’efforcer d’accomplir le bienfait des êtres.

L’engagement des vœux de bodhisattva consiste à garder toujours en mémoire ces préceptes et à les appliquer. Pour ne pas faillir à cet engagement, il s’agit de ne jamais oublier l’esprit d’éveil, de ne pas le laisser décroître mais au contraire de le cultiver et de l’enraciner en nous pour qu’il se développe de plus en plus.

D’une façon générale, nous devons nous efforcer d’entretenir continuellement dans le courant de notre esprit une attitude de générosité, de dédicace permanente, quelle que soit la forme de bienfait que nous accomplissions. Nous devons toujours garder présente à l’esprit la motivation d’aider les autres, puis toujours dédier ce que nous avons fait pour que cela aboutisse réellement à quelque chose de bénéfique pour tous les êtres.

Du point de vue de l’engagement pratique, nous devons veiller à éviter toute forme d’action négative susceptible de nuire aux êtres, même si elle nous semble mineure ou négligeables En prenant conscience du moindre acte quotidien, nous allons développer, petit à petit, la conscience juste du bodhisattva. Accomplir des actes positifs, apparemment peu importants ou négligeables, n’est pas dérisoire. C’est ainsi que nous gardons et entretenons les vœux de bodhisattva dans le courant de notre être.

Chaque fois que nous accomplissons une pratique spirituelle, même la plus simple, réciter un mantra, visualiser une divinité, faire des prosternations ou des circumambulations autour d’un stupa, l’important est de garder toujours présent à l’esprit la bodhichitta et qu’elle soit le cœur qui anime véritablement notre pratique.

Gardez présent à l’esprit la nécessité de ne jamais oublier les êtres, de ne jamais les abandonner. Essayez de reprendre régulièrement les vœux de bodhisattva et d’entretenir l’esprit d’éveil, dès que vous avez la possibilité de le faire, même si vous avez peu de temps.

Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa KarmapaEnseignement par Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa