une tanka de Marpa, Milarepa, Gampopa, et le premier Karmapa

Nourrir la confiance

Depuis plus de 2500 ans, le bouddhisme reste une expérience vivante présente dans le monde. Le Bouddha est un exemple, les textes ont été préservés et des êtres authentiques continuent à les transmettre. Toutes les conditions nécessaires à la pratique spirituelle sont toujours présentes. Mais qu’est-ce qui fait que nous n’avons rien perdu de ces conditions ? Ce sont les lignées de transmission de maître à disciple qui ont permis de préserver le courant de réalisation transmis par le Bouddha jusqu’à aujourd’hui.

Tout comme on transvase un liquide d’un récipient à un autre sans en perdre une goutte, tout ce qui permet de réaliser la véritable nature de notre esprit et d’accomplir le bienfait des autres a été transmis de génération en génération – sans en perdre une goutte ! La vie des maîtres incarne l’enseignement, toute leur existence est consacrée à la préservation de l’ensemble des aspects du bouddhisme : la connaissance, la compassion, l’éthique et la dévotion, ainsi que la dimension formelle des rituels, les formes nécessaires à la transmission.

Parmi les nombreuses lignées encore vivantes aujourd’hui, il en est une particulièrement réputée pour son authenticité, sa pureté et l’exemplarité de ses maîtres : la lignée kagyü. Depuis le bouddha primordial, c’est Naropa et Tilopa qui, en Inde, l’ont préservée. Puis elle est passée au Tibet avec Marpa, Milarépa, Gampopa et le Ier Karmapa. À partir de là, la lignée des Karmapa est restée vivante jusqu’à nos jours. Le XVIIe Karmapa, Thayé Dorjé, en est l’actuel détenteur et nous donne un accès direct à la source vive des initiations qui font mûrir et des instructions qui libèrent.

Connaître la vie de ces maîtres nourrit notre confiance, apprendre la manière dont ils ont mis en jeu leur existence nous inspire pour la pratique spirituelle, comprendre les difficultés et les victoires qu’ils ont éprouvées éclaire notre chemin. Et, surtout, l’histoire des maîtres kagyü enracine notre certitude de pratiquer une voie authentique.

Cécile et Stéphane

Les plus anciens se souviennent de Cécile, petite fille courant dans la cour de Dhagpo. Aujourd’hui, Cécile Ducher prépare une thèse à l’EPHE (L’École Pratique des Hautes Études) sur l’histoire et la transmission de la lignée Ngokpa Kagyü, dont l’enseignement est de nos jours préservé dans l’un des cinq Trésors de Jamgön Kongtrül Lodrö Thayé, le Kagyü Ngak Dzö. Ses recherches sur les biographies de Marpa sont en cours d’édition.

Droupla Stéphane Faure, lui, s’est engagé durant sept ans à la bibliothèque de Dhagpo, où il a entrepris des recherches sur les débuts de la lignée kagyü, et notamment sur Marpa. Ses recherches collégiales ont, dans une large mesure, débouché sur les travaux de Cécile à propos des biographies de Marpa. Il maintient son intérêt pour les recherches historiques et philologiques sur les débuts de la lignée kagyü en particulier, et le déploiement des transmissions bouddhiques au Tibet en général.

Nous leur avons demandé de nous emmener dans l’histoire de la lignée kagyü. Il y a plus de mille ans, Marpa est allé plusieurs fois en Inde pour recueillir l’enseignement des plus grands maîtres. Pendant ces trois jours, ils rendront hommage à la lignée des maîtres qui ont véhiculé ces transmissions, en développant la notion de lignée ininterrompue et en présentant les différentes branches historiques apparues après Marpa. Ils expliqueront plus particulièrement la façon dont s’élabore une tradition et la manière dont elle se transmet au fil des siècles.

Ce stage ne se limitera pas à un partage de connaissances, il sera ponctué de méditations afin de se relier aux maîtres et d’intégrer cette réflexion sur la lignée à notre pratique quotidienne.

Puntso