Le 17 mai 2018
Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa, partage le message suivant à l’attention de ses étudiants :
Chers amis du Dharma,
Ces derniers jours, nous avons été témoins de morts tragiques à Gaza, ainsi que de menaces continues à l’encontre de la Corée du Nord et des pourparlers à propos de ses armes nucléaires.
La perspective d’un conflit violent généralisé au Moyen-Orient, ou même d’une guerre nucléaire entre États, est source de peur dans l’esprit de nombreuses personnes. Nous devons prier pour la fin de la violence et pour la prévention d’une grande guerre mondiale.
La paix est magnifique – peut-être trop, parce qu’elle est si agréable que nous risquons de la prendre pour acquise. D’une certaine façon, cette détente ou paresse extrême en temps de paix est la cause principale de la guerre. La guerre est inévitable dès que nous ignorons la valeur de la paix.
Il est donc impératif de rester plus alertes quand nous faisons l’expérience de la paix. Sinon le temps de paix deviendra le lieu de naissance de la guerre. Il ne s’agit pas de paniquer, mais de rester vigilants. C’est une des raisons pour laquelle les bouddhistes pratiquent la méditation – pour rester vigilants et reconnaître la valeur de la paix.
Les gens de toutes les origines ont différentes pratiques, diverses traditions et des rituels variés dans leur vie auxquels ils sont attachés. Que nous méditions, priions une divinité, vénérions la Terre Mère ou encore que nous chérissions nos amis et notre famille, nos pairs et nos collègues, peu importent nos croyances et nos pratiques, nous devrions les utiliser pour nous aider à comprendre et à apprécier ce que nous avons, afin de ne générer en notre cœur aucune once ni nuance de discorde.
Si en ce moment vous éprouvez beaucoup de paix, je vous invite à la chérir – ne l’ignorez pas et ne la prenez pas pour acquise.
Notre vraie nature demeure dans la paix, pas dans la guerre. En tant que bouddhistes, nous en faisons l’expérience et le comprenons quand nous méditons.
J’ai entendu dire que la prière ou la méditation ne sont d’aucune utilité et que c’est « l’action véritable » qui est requise. D’un point de vue bouddhique, nous comprenons que la prière n’est pas une inaction, mais une forme d’action puissante et bénéfique. La prière ne nous permet pas seulement d’être vigilants et reconnaissants envers la paix, mais il s’agit d’une source de paix.
Les discussions diplomatiques et les relations étrangères ne réussiront que si elles s’ancrent dans l’aspiration sincère à empêcher la violence et à la faire cesser. Cette aspiration, cette prière, est la racine qui permet à la paix de s’épanouir.
Lorsque nous prions ensemble, nous accumulons des mérites qui sont bénéfiques pour tous les êtres.
Par conséquent, prions tous ensemble pour la fin de la violence et de ses causes. Prions pour la paix.
Avec compassion,
Thayé Dorjé
Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa