Rinpoché nous inspire

Jigmé Rinpoché, disciple et maître

Il est une sorte de bodhisattva assez rare qui déploie une activité sans qu’elle soit visible. Il est parfois comparé à l’air qui est partout, imperceptible, mais bénéfique à tous. Jigmé Rinpoché est l’un de ces bodhisattvas.

C’est dans une relation personnelle avec le XVIe Karmapa qu’il a grandi. Dès son plus jeune âge et jusqu’à 21 ans, c’est de lui qu’il reçoit toutes les transmissions kagyüs en compagnie des tülkus les plus importants de la lignée. Plus tard, il reçut les transmissions de maîtres tels que Gyaltrul Rinpoché et Guendune Rinpoché, ou encore de maîtres nyingmas comme Dilgo Khyentsé Rinpoché ou Dudjom Rinpoché, pour ne citer qu’eux. Quand Karmapa lui demanda de résider en France pour être son représentant en Europe, il était prévu qu’il reste 5 ans… 40 ans plus tard, il est toujours là. C’est un exemple pour nous de voir comment ce maître n’en demeure pas moins disciple. Aujourd’hui, c’est du XVIIe Karmapa, Thayé Dorjé, qu’il est le secrétaire général.

Participer à l’activité de Jigmé Rinpoché est une pratique en continu. Il est évidemment source d’inspiration, parfois inattendue. Ses réponses à nos questions nous poussent à l’autonomie. Il  nous amène à voir nos erreurs et nous donne l’espace pour les transformer. Remise en question et responsabilité, stabilité et bienveillance, c’est ce que l’on peut apprendre également dans ses enseignements et ses livres.

Au détour de discussions avec les uns et les autres, on apprend comment sa compassion se déploie dans les situations les plus inattendues. C’est lui qui, en train, ramène depuis Paris deux canards et un coq pour éviter qu’ils soient tués. Il revient d’une visite en Allemagne et on apprend qu’il a donné une initiation à plus de 5000 personnes. Après un voyage en Asie, il s’avère qu’en tant que secrétaire général du Karmapa, il a réglé des problèmes de gestion dans un monastère. C’est lui aussi, lors de l’inauguration de l’Institut de Dhagpo, que l’on a surpris à l’entrée du chapiteau en train de donner des sacs pour les chaussures des retardataires. On sait sa fidélité auprès des personnes qui sont en lien avec lui et sa capacité à confronter ses disciples quand c’est nécessaire. Rien d’ordinaire, malgré les apparences, dans une activité sans cesse au service des autres et du Dharma.

Nos rencontres dessinent l’avenir

Les 40 ans de Dhagpo célèbrent l’activité du Karmapa en France et en Europe. Gratitude ! On ne peut oublier tout ce qu’a accompli Guendune Rinpoché. Gratitude ! Bien sûr, il y a le soutien des bienfaiteurs, des bénévoles et des stagiaires. Gratitude !  Mais la cheville ouvrière tout au long de ces années a été Jigmé Rinpoché. Tantôt dans l’ombre quand les circonstances le demandent et tantôt sous le feu des projecteurs quand c’est nécessaire, il est là !

Nous avons souhaité que le stage qui nous rassemble autour de lui en ce mois d’août soit une célébration de son activité. Il enseignera et pratiquera avec nous le gourou yoga du XVIe Karmapa, pratique qui unit dévotion et méditation ; il en est la pleine expression. Il transmettra l’initiation du XVe Karmapa ; il a attendu que les circonstances soient rassemblées pour nous offrir cette transmission. Il rencontrera Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse, nous montrant par ces échanges sa connaissance de notre culture. Nous sauverons la vie des animaux ; une pratique qu’il accomplit depuis bien longtemps. Il a demandé à ce que des cours de Qi Gong soient donnés pour aider à la posture de méditation ; il est attentif à chacun de nos besoins de pratiquants. Et puis, sur son passeport, il est né un 15 août ; nous le fêterons afin d’établir une connexion de plus avec sa longue vie.

Le XVIe Karmapa a dit de lui : « En la personne de lama Jigmé Rinpoché, je vous laisse mon cœur. » La phrase est connue. « Jigmé » signifie « intrépide ». Jigmé Rinpoché est un cœur, un cœur vaillant dont l’intelligence n’a pas fini de nous surprendre.

Puntso