"Le deuxième jour de présence de Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa, est dédié à un enseignement sur le refuge et l’esprit d’éveil..."

Mardi 28 juillet. Le deuxième jour de présence de Thayé Dorjé, Sa Sainteté le XVIIe Gyalwa Karmapa, est dédié à un enseignement sur le refuge et l’esprit d’éveil afin de préparer l’auditoire à recevoir les vœux de bodhisattva. Comme la veille, environ 1600 personnes sont installées dans le chapiteau, prêtes à recevoir les instructions du maître.
Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’un bodhisattva ? C’est quelqu’un qui s’engage sur la voie du Bouddha avec le souhait profond et sincère de réaliser l’éveil pour aider tous les êtres à se libérer de la souffrance (ou insatisfaction), ainsi que de ses causes, et à actualiser les qualités éveillées. À notre niveau, la prise des vœux de bodhisattva s’apparente bien sûr plus à un entraînement qu’à un véritable sacerdoce ! Néanmoins, pour les recevoir, il est nécessaire d’avoir pris refuge, donc l’engagement de ne plus nuire aux êtres, et d’avoir développé une authentique compassion. Karmapa l’assure : cette dernière qualité – universelle, innée, que tout le monde est capable d’éprouver – n’est rien de moins que l’une des causes de l’éveil.

Avant de réaliser cet état libre de souffrance, tous les maîtres ont été des êtres ordinaires qui ont commencé par générer la compassion. Si nous prenons connaissance de leur parcours, des efforts qu’ils ont fournis pour développer les qualités présentes en chacun et aller au-delà des afflictions qui troublent l’esprit, nous pouvons développer une certaine confiance, une dévotion à leur égard. Cela se fait naturellement ; leur vie devient tout simplement une source d’inspiration et nous montre que la voie du Bouddha nous est accessible. Le respect qui en découle nous aide ainsi à dissiper l’orgueil et la notion d’égo.

"L’enseignement bouddhique n’est pas religieux ou culturel ; il est profond et intemporel."

Karmapa sait qu’il peut nous arriver de penser que nous sommes face à quelque chose d’impossible à réussir, à comprendre, mais il rappelle que les fondamentaux de l’enseignement du Bouddha sont finalement assez simples. Il y est question de qualités réelles et naturelles. Il y est question de la réalité telle qu’elle est vraiment – et non telle qu’on la perçoit. L’enseignement bouddhique n’est pas religieux ou culturel ; il est profond et intemporel. Or, nous risquons d’oublier le véritable sens de l’enseignement en nous cantonnant aux méthodes proposées, ou moyens habiles. Karmapa insiste sur le fait qu’il est important de garder tout cela à l’esprit.

À propos des vœux, de l’engagement que nous décidons de suivre, Karmapa déclare qu’ils font référence à un style de vie, à une conduite éthique qui, loin de nous enfermer dans des obligations, va apporter une certaine fraîcheur à l’esprit, une aisance, un bien-être. Si nous nous détournons des activités et pensées qui nous troublent du fait qu’elles sont basées sur l’aversion, l’attachement ou l’ignorance, l’agitation intérieure s’apaise et ce qu’il y a de meilleur en nous est alors renforcé. Karmapa précise en effet que se détourner des afflictions négatives est plus naturel qu’on ne le pense, car elles ne font pas partie de nous. Contrairement à ce que l’on croit souvent, elles ne sont pas dans notre nature. Une fois que les vœux – de refuge, de bodhisattva, ou autre – ont été pris, il est alors nécessaire d’observer notre attitude et de voir si nous dévions de la conduite vertueuse à laquelle nous nous sommes engagés.

"À propos des vœux, de l’engagement que nous décidons de suivre, Karmapa déclare qu’ils font référence à un style de vie, à une conduite éthique qui, loin de nous enfermer dans des obligations, va apporter une certaine fraîcheur à l’esprit, une aisance, un bien-être."

Après avoir ainsi enseigné le matin et l’après-midi, Karmapa invite le public à prendre refuge à nouveau (ou pour la première fois) et à recevoir les vœux de bodhisattva. La cérémonie, à la fois simple et pourtant tellement profonde, est assez courte. Chacun est concentré sur les visualisations décrites par le maître. Chacun est occupé à générer l’état d’esprit qu’il encourage à développer. Chacun prononce, à son signal, les mots lek so, « c’est excellent », une fois les vœux reçus.
Près de 1600 personnes viennent donc de s’engager à s’entraîner sur la voie des bodhisattvas. Le chemin sera long, sans doute. Mais, comme Karmapa l’a mentionné à plusieurs reprises, tous les maîtres éveillés ont commencé le parcours en tant qu’êtres ordinaires, ce qui prouve qu’il nous est bel et bien accessible.

"Près de 1600 personnes viennent donc de s’engager à s’entraîner sur la voie des bodhisattvas."

Article préparé avec la contribution de lama Jean-Guy et lama Puntso.

Site officiel de Karmapa : karmapa.org